23 juin 2011

Bac S : après les maths, l'anglais et la physique soupçonnés de fuite

Une des principales organisations de lycéens, la FIDL, a demandé mercredi que "toute la lumière soit faite" sur des rumeurs de fuites aux épreuves d'anglais et de physique du bac S, filière où des fuites sur Internet se sont produites en mathématiques. Le ministère de l'éducation, qui avait gardé le silence sur ces nouvelles "rumeurs", a annoncé jeudi matin l'ouverture d'une "enquête administrative."
Le ministre de l'éducation nationale, Luc Chatel, s'est montré toutefois prudent, affirmant n'avoir "aucune indication sur d'autres fraudes au baccalauréat, la seule fraude avérée c'est celle que nous avons constatée à l'un des exercices de mathématiques."
Jeudi matin, RTL publie des photos de textos reçus par un lycéen parisien la veille des épreuves d'anglais et de physique, qui contiennent l'énoncé des sujets. Ce lycéen affirme par ailleurs que ce informations "s'échangent surtout par voie orale, beaucoup dans les bibliothèques."
RÉVISION DES "PROCÉDURES DE CONTRÔLE"
Selon la FIDL, "ces fraudes viennent fragiliser cet aspect essentiel d'un diplôme qui risquerait de se trouver décrédibilisé si les filières de fraude n'étaient pas démontées". Le syndicat demande "au ministère de prendre toutes les mesures adéquates afin que les candidats ne pâtissent pas d'une situation qu'ils subissent". Il souhaite également que soient revues "les procédures de contrôle de la confidentialité des épreuves, une faille dans cette dernière ayant aujourd'hui, par la réalité des nouvelles technologies de l'information, des effets démultipliés".
Le ministre Luc Chatel a annoncé jeudi "qu'à la suite des propositions des fédérations de parents d'élèves et des organisations lycéennes, nous devons réfléchir à l'organisation du bac et à la sécurisation plus forte des épreuves". Une consigne qui a été envoyée "à l'Inspection générale de l'administration de l'éducation nationale", a-t-il ajouté.
Le secrétaire général du syndicat des personnels de direction de l'éducation nationale, Philippe Tournier, a estimé que le "système est en crise" et a réclamé que l'organisation des épreuves du baccalauréat soit revue "entièrement." "Ce qui est en cause aujourd'hui, ce sont les modalités de passation des épreuves et l'organisation même de notre examen, qui n'est manifestement plus du tout adéquate", a estimé M. Tournier. Le système d'élaboration des sujets doit être simplifié selon lui, car il "est extrêmement sécurisé" mais aussi "extraordinairement fragile." Il a notamment appelé à prendre exemple sur "les pays étrangers" qui "ont trouvé des solutions relativement différentes des nôtres."
La justice avait déjà ouvert une enquête mercredi après la fuite sur Internet d'un des quatre exercices de l'épreuve de mathématiques du bac S, passée la veille par 165 000 élèves mais néanmoins maintenue, un événement rarissime dans sa nature par son ampleur. Le ministre de l'éducation nationale, Luc Chatel, qui a porté plainte, a exclu l'annulation de l'épreuve, la fuite "avérée" portant sur l'exercice de probabilité qui compte pour 4 points sur 20.

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